Thomas n'est pas généreux, ni sympathique. Rien d'altruiste ou une autre niaiserie. Pour le décrire, ce n'est que de la négation parce qu'il n'est que ça : négatif. Le brun considère même qu'aucune existence ne vaut la peine d'être vécu sauf la sienne car à ses yeux, il est extraordinaire. Implacable, impitoyable et même cruel, à la limite du sadisme quand il est dans un mauvais jour (c'est à dire tous les jours) mais sa vie est la meilleure. Parce qu'il a réussi en éliminant tout ce qu'il restait d'humain chez lui. Les émotions humaines lui ont fait du tort, une fois mais pas deux. Sous sa carapace d'hostilité, la haine est encore plus encrée que son orgueil. Bien sûr, ça ne se voit pas au premier coup d'oeil, fin manipulateur, il est prêt à écraser les plus faibles pour arriver à ses fins, pour le pouvoir et l'argent.

Né en l'année 1800 à Brooklyn, un mois avant qu'un des premiers esclave rebelle affronte la discrimination en cette belle nation, l'accouchement ne fut pas sans peine. Sa mère mourut alors qu'elle le mettait au monde et Thomas fut élevé par son père. Un homme violent et alcoolique qui lui fit vite comprendre que sa vie ne serait pas sans répit en ce bas monde. Pauvre, il arrêta l'école pendant son adolescence pour aller travailler comme son géniteur lui en avait donné l'ordre. Une vie banale pour un garçon à cette époque, le pire mais aussi ce qui allait changé son existence serait bien plus tard, à ses 25 ans.

Une épidémie de tuberculose survenant sur le pays, c'était sans surprise que Thomas en fut atteint, le clouant au lit à l'hôpital, il n'attendait que la mort vienne vers lui alors que sous la souffrance, des crises hallucinatoires commençaient à poindre leur nez. Délirant totalement à cause de la fièvre, la belle femme blonde qui vint à lui, d'une beauté parfaite en tenue d'infirmière, le libéra de son mal en lui glissant juste quelques mots à l'oreille qu'il oublia à l'instant avant qu'elle ne le morde dans le cou. Transformé en vampire et abandonné dans les rues de Brooklyn car il était le seul miraculé de l'épidémie, ce fut un carnage sanglant dans sa ville natale, essayant vainement de guérir sa soif de sang.

Ce n'est que des années plus tard qu'il réussit à contrôler sa sauvagerie en se réfugiant en Norvège dans un manoir abandonné. Seul, il n'allait qu'en ville pour chasser comme à son habitude mais une conversation entre deux villageois l'avait intrigué. Une guerre se préparait en Europe, l'Allemagne voulait sa revanche et avait annexé la Pologne. Ne voulant pas être atteint par cette folie humaine, Thomas prit la résolution de rentrer dans son pays natal pour retrouver une sécurité plus sûre mais c'était sans compter ces chasseurs de vampires, engendrés par une tradition humaine d'exterminer les races "surnaturels" et c'est ainsi que le vampire se retrouva enfermé dans le sous sol d'un bunker à la merci des "docteurs" sans pitié pour subir des expériences.
Mais il avait eu l'espoir. L'espoir de s'enfuir quand il rencontra Natacha. Une humaine contre les pratiques malsaines de ces soi-disants docteurs. Qui le nourrissait et lui soufflait des encouragements, son amour. Un amour réciproque. Un amour si grand que Thomas aurait pu mourir pour elle. Jusqu'au jour où, attaché sur la table médicale, elle l'avait vu rejoindre le docteur, le jauger d'un regard hautain avant de se détourner pour lui avouer que ce n'était qu'un test, une foutue expérience.
L'amour se transforma en haine, une colère si dévastatrice que Thomas ne s'est plus jamais senti aussi puissant que ce jour là alors qu'il était ressorti de sa prison entièrement nu, le corps couvert de cicatrices mais aussi du sang de ses ennemis.

Le temps passait et il était retourné aux Etats Unis. Impitoyable et cruel, il menait maintenant d'une main de fer ses deux casinons et quelques bars huppés de Los Angeles, sa fortune s'était construit au fur et à mesure que son empire grandissait. Perché au sommet de son immeuble dans son bureau, il guettait d'un regard malveillant les humains d'une taille de fourmi au dessous de lui. Ne retournant qu'en Norvège quand il sentait le besoin d'être encore plus seul qui ne l'était, emprisonné dans sa vanité, son mépris et sa colère.